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La Faculté de Pharmacie de Paris, la Société d’Histoire de la Pharmacie et le Petit Musée d’Alphonse Allais à Honfleur présentent une exposition consacrée à Alphonse Allais (1854-1905), écrivain, humoriste, inventeur et l’un des esprits les plus originaux de la fin du XIXᵉ siècle.

Entrée libre du 5 au 15 décembre, de 10 h à 17 h 30 dans les Salons du Doyen.

Fils de pharmacien et ancien élève de l’École supérieure de pharmacie de Paris, Allais y fait la connaissance d’Henri Moissan (1852-1907), futur prix Nobel de chimie pour l’isolement du fluor. Tous deux partagent un goût profond pour la recherche, l’observation et l’expérimentation. Si Moissan poursuivra ses travaux dans le domaine de la chimie pure, Allais en prolongera l’esprit dans le champ de la création littéraire, transposant la démarche scientifique en art de penser, d’inventer et de surprendre.

Dans les milieux artistiques et intellectuels de la capitale, Allais se lie d’amitié avec Charles Cros (1842-1888), poète et inventeur du Paléophone — concept déposé à l’Académie des sciences avant la mise au point du phonographe par Thomas Edison. Tous deux mènent ensemble plusieurs expériences scientifiques, notamment sur la lumière, la couleur et la fabrication artificielle de pierres précieuses. Chez Cros comme chez Allais, la science et l’imaginaire se confondent : la chimie devient un langage poétique et l’expérimentation, une forme de rêve éveillé.

Cependant, si Allais quitte la voie académique, il ne renonce jamais à l’esprit d’invention. En 1881, il dépose un brevet pour un procédé de café soluble, véritable ancêtre du café lyophilisé commercialisé plusieurs décennies plus tard. Il imagine également un timbre-poste médicamenteux, précurseur des dispositifs transdermiques modernes, et conçoit divers mécanismes destinés à faciliter la vie quotidienne. Sous le couvert de la fantaisie, il manifeste une curiosité scientifique constante, alliée à une compréhension fine du progrès technique et de ses promesses.

Devenu rédacteur en chef du célèbre journal Le Chat Noir — dont l’affiche emblématique de Steinlen, souvent aperçue dans les rues de Montmartre jusqu’à aujourd’hui, demeure l’un des symboles de la Belle Époque — Allais acquiert une notoriété considérable. Ses chroniques, nourries parfois de culture scientifique et toujours d’un esprit satirique, séduisent un large public et témoignent d’une pensée résolument tournée vers l’innovation et la modernité.

L’exposition convie le visiteur à pénétrer un véritable cabinet de curiosités, où se mêlent fioles anciennes aux étiquettes énigmatiques, issues de la pharmacopée de la fin du XIXᵉ siècle, et inventions singulières d’Alphonse Allais, à la croisée de la science, de la poésie et de l’humour.

Elle offre ainsi un regard inédit sur un auteur qui, sans jamais renier ses origines pharmaceutiques, fit de la curiosité et de l’expérimentation un jeu d’esprit autant qu’un art de vivre.

Cette exposition est conçue en collaboration avec le Petit Musée d’Alphonse à Honfleur, sous la curation d’Alex Aikiu et de Sabrina Rasoloniaina.

La séquence dédiée aux Arts Incohérents présentera les travaux des artistes contemporains Alex Aikiu, Mo Baala, Jesús García Bernardo, Stevens Calixte, François Fleury, Mariana Hahn, Serena Haller et Sheryl Nields. Un mur sera également consacré aux collages de Grégoire Lacroix, journaliste, écrivain et académicien de l’Académie Alphonse Allais.

La Faculté de Pharmacie de Paris accueillera de nouveau cette année la Marche des maladies rares qui se tiendra le samedi 6 décembre dans le cadre du Téléthon.