Les peintures d’Yves Millecamps

En 2017, la Faculté commande deux grandes peintures du peintre Yves Millecamps, Réseau neuronal et Microfluidique.

Ces deux œuvres, à l’image des anciennes commandes d’État célébrant les principales époques architecturales de la Faculté, couronnent les travaux de la première phase de rénovation de la Faculté, lauréate du plan Campus. Elles sont exposées dans le Hall d’Honneur à la suite de celles d’Albert Besnard et Marcel Gromaire.

Réseau neuronal – 2017

© Faculté de Pharmacie de Paris

Peintre, sculpteur, créateur de tapisseries, médailles, sérigraphies, Yves Millecamps, artiste pluridisciplinaire, est représentatif d’une forme spécifique de l’abstraction géométrique.

Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 1954, son début de carrière est orienté vers la tapisserie à l’incitation de Jean Lurçat. Plus d’une centaine de ses tapisseries sont sorties des ateliers d’Aubusson et de Felletin mais aussi des Manufactures nationales des Gobelins et de Beauvais.

 

À partir de 1963, il se consacre intensément à la peinture. Admiratif de l’œuvre de Marcel Gromaire (qu’il croisait fréquemment en tant qu’élève à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris), et aussi de celle de Jean Dewasne, l’un des maîtres de l’abstraction constructive, il s’affirme en composant autant de formes, d’agencements, de dispositions que son imagination peut en produire.

En 1966, il adopte la peinture acrylique employant une abondante palette de couleurs et procédant à une organisation graphique faite de constructions linéaires traçant des réseaux, des formes et contours, qui parfois se substituent les uns aux autres. Son travail est long, minutieux, constamment guidé par la rigueur et l’exigence de ses compositions.

 

Ses œuvres sont exposées dans de nombreuses collections muséales, dont le Mobilier National, le Fond national d’art contemporain (Fnac) et la Bibliothèque nationale de France, les Musée des Beaux-arts de Lille et de Tourcoing, les Musées de Nice, de Montbéliard et de Chollet, le Musée de la Tapisserie d’Angers et, à l’étranger, à Neuchâtel, Taïwan, Sofia… Il a participé à trois Biennales Internationales de la tapisserie de Lausanne ainsi qu’à Tapisseries Nouvelles au Musée des Arts Décoratifs, à Paris en 1975, qui a fait date.

 

En 2001, il est élu à l’Académie des Beaux-Arts au fauteuil de Jean Dewasne.

 

En 2017, il reçoit la commande de deux grandes peintures, Réseau neuronal et Microfluidique, par la Faculté de Pharmacie de Paris. Ces deux œuvres, à l’image des anciennes commandes d’État célébrant les principales époques architecturales de la Faculté, couronnent les travaux de la première phase de rénovation de la Faculté, lauréate du plan Campus. Elles sont exposées dans le vestibule d’honneur à la suite de celles d’Albert Besnard et Marcel Gromaire.

 

En 2018, il réalise une très importante donation au musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine à Angers, comportant vingt-cinq tapisseries, plus de 150 dessins et gouaches et une grande sculpture, Neptune, réalisée en 1969 par l’Atelier de Recherche et Création (ARC) du Mobilier National.

 

En 2022, il effectue une seconde donation de quarante-quatre œuvres dont dix tapisseries, dix cartons afférents et vingt-quatre maquettes et études au musée Dom Robert et de la tapisserie du xxe siècle situé dans l’ancienne abbaye-école de la cité de Sorèze (Tarn).

 

Genèse de la commande à Yves Millecamps de Réseau neuronal et Microfluidique

 En 2014, Yves Millecamps accepte de participer au comité du patrimoine de la faculté. La découverte de l’homme et de son œuvre suscite une profonde admiration et émotion tant les traits de son caractère sont communs aux scientifiques. Méthode, rigueur et créativité imprègnent ses œuvres, qui de façon si inattendue et surprenante, illustrent les thèmes les plus actuels des sciences. Cette relation très forte entre art et sciences crée des liens particulièrement intenses entre Yves Millecamps et la Faculté de Pharmacie de Paris qui se traduisent par la commande de deux peintures de grande dimension.

 

Le 2 juillet 2015, il parraine la promotion Marcel Gromaire de la Faculté de Pharmacie de Paris.

Lors du discours de présentation d’Yves Millecamps à la cérémonie de remise des diplômes des docteurs d’état en pharmacie, le Doyen Jean-Michel Scherrmann s’exprimait ainsi à propos des liens qu’il ressentit avec les œuvres de l’artiste :

« Vous êtes, à mes yeux, l’illustrateur avant-gardiste de la révolution technologique des sciences. »

« Comme Marcel Gromaire, vous semblez échapper à cette instabilité tant votre œuvre suit une direction inflexible ancrée en vous. »

« Vos œuvres sont composées de traits et formes d’une rigueur scientifique merveilleusement relevée par votre talent de coloriste. »

 

Ainsi naquit la commande des deux œuvres qui furent livrées en 2018. Yves Millecamps aime préciser que « les titres et l’explication viennent toujours après la création et la réalisation. Mes œuvres sont le résultat d’un jeu cérébral que je ne peux pas expliquer ».

« À moi la peinture, à vous le titre », écrit-il au Doyen !

 

À propos de Réseau neuronal

Le Doyen anticipait la commande et le titre en prononçant :

« Je ne pourrais céder à la tentation de vous accorder une autre proximité avec les sciences du cerveau. Certaines de vos œuvres me rappellent sa structure élémentaire, le neurone. Au-delà de sa simple illustration, vos concepts de géométrie et de liens entre les objets me plongent dans la comparaison de vos constructions à celles des circuits de réseaux neuronaux, réels ou artificiels. L’utilisation de réseaux neuronaux artificiels par les mathématiciens traduit notre obsession de représenter à votre insu la richesse des connexions et des échanges d’information entre les milliards de neurone de nos cerveaux. »

 

À propos de Microfluidique

 Le Doyen influencé par sa formation biologique et pharmaceutique poursuivait :

« En la parcourant, je fus spontanément plongé dans les schémas architecturaux des circuits imprimés qui ont ouvert de nouvelles échelles de dimension dans les sciences. De la dimension macroscopique qui est la vôtre, votre imagination annonce les dimensions microscopiques et nanoscopiques. Ces dimensions sont celles des nanotechnologies, de la nanomédecine qui inondent nos espaces de pensées, nos équipements de laboratoire. Comment ne pas retrouver dans les technologies de circuits microfluidiques et dans les nanopuces, les motifs de vos horizontalités, verticalités, obliques, où s’écoulent les fluides pour nous les scientifiques et des couleurs pour vous, maître de l’art ? De votre expression macroscopique à l’infiniment petit, nous sommes unis dans un même esprit de géométrie et de construction de l’espace, du plus grand au plus petit. »

Rencontre(s) avec Yves Millecamps 

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