La Faculté de pharmacie de Paris est fière de compter parmi ces anciennes étudiantes Anaik PREVIDI, athlète d’épreuves combinées (heptathlon, décathlon) et qui fait actuellement partie des talents qui compose l’exposition « Athlètes en Jeux » à la bibliothèque des Grands Moulins.
A son palmarès : record d’Île-de-France du décathlon féminin et médaillée d’or épreuves combinées en salle en 2023.
Nous sommes allés à sa rencontre pour en savoir plus sur son parcours.

 

© Anaik PREVIDI

  • Peux-tu te présenter en quelques mots ? 

Je m’appelle Anaïk, j’ai 27 ans. J’ai terminé mon internat en biologie médicale l’année dernière (spécialité génétique-hématologie) et je complète mon cursus par un master 2 (magistère européen de génétique). Je fais partie des sportifs haut niveau (SHN) de la Faculté en tant qu’athlète d’épreuves combinées (heptathlon, décathlon).

 

  • Peux-tu nous parler de ta discipline, ta passion, ton palmarès ?

Je pratique l’athlétisme depuis mes 7 ans et je me suis spécialisée dans les épreuves combinées qui englobe l’heptathlon et le décathlon. Le décathlon féminin est reconnue depuis cette année par la FFA. Tout comme mon cursus universitaire, je retrouve une polyvalence dans ce sport. C’est une spécialité peu connue du grand public pourtant forte en adrénaline, rebondissement et d’une grande richesse et c’est ce qui fait que l’on s’y attache très vite. L’heptathlon se compose d’un 100m haies, de la hauteur, du poids et un 200m sur la première journée puis de la longueur, du javelot et d’un 800m le 2e jour. Le décathlon a un format différent : 100m, longueur, poids, hauteur et 400m en 1ere journée et 100m haies, disque, perche, javelot et 1500m en 2e journée.
Chaque entrainement est différent et en une semaine on travaille l’ensemble des 7 à 10 disciplines (haies, sprint, hauteur, longueur, perche, javelot, poids, demi-fond). Cela demande un peu de rigueur mais la passion l’emporte.

Au-delà des podiums au niveau départemental et régional en heptathlon, décathlon et en épreuve individuel (hauteur, perche, longueur, javelot, 100 haies), mes meilleures performances m’ont permis d’être 3e des championnats de France d’heptathlon en 2021 chez les séniors. J’ai été championne régionale du décathlon en 2023, avec la 4e meilleure performance française (2023) et la 14e tous temps.

 

  • Peux-tu nous parler de ta prochaine échéance sportive et de ta préparation ?

J’en ai même 2 ! La première est le décathlon féminin. Je vais aller chercher ma qualification au premier championnat de France de décathlon (13-14 juillet) lors du meeting de Montreuil où seules les 12 meilleures filles en france seront retenues. Selon mon total de point, peut-être que je pourrai me qualifier pour les mondiaux prévues aux Etats-Unis en août où là seulement les 24 meilleures filles dans le monde se retrouveront. C’est une grande première pour le décathlon féminin !

Ma 2e échéance est l’heptathlon, aussi pour me qualifier au championnat de France. J’ai terminé un premier heptathlon qui ne m’a pas permis de faire les minimas (4500 points), j’espère donc être dans les meilleures conditions lors des championnats d’île de France début juin.

Pour cela les entrainements s’enchainent, je suis maintenant dans une phase de « réglage », la grosse préparation étant faite en amont. Je réduis également mon nombre d’entrainement la semaine précédant la compétition pour garder de la fraicheur et de l’énergie pour le weekend. Je n’oublie pas non plus le côté mental et l’alimentation qui sont 2 éléments clés dans la performance.

 

  • Tu étais étudiante en pharmacie et menais une carrière de sportive de haut niveau en simultanée. Quelles sont pour toi les plus grandes difficultés associées à un tel projet ?

Les difficultés sont plutôt d’ordre technique : trouver une organisation optimale et équilibrée + être soutenue (du point de vu familial et sportif/universitaire, notamment via le SHN, surtout quand les fédérations sportives ou les clubs ne peuvent aider.

Il y avait au début de mes études des moments de concessions difficiles : travailler pour être à jour sur les cours ou devoir assister aux cours/TP alors que j’avais l’envie de m’entrainer. J’avais l’impression de perdre du temps d’entrainement par rapport à d’autres athlètes avec des études moins prenantes et quand on est passionnée par son sport, qu’on le vit à 1000% et avec des objectifs en tête c’est un peu dur.

Aussi, l’organisation, nécessaire, que je m’étais imposée était parfois dure : chaque moment de libre que j’avais je le prenais pour apprendre les cours car c’était forcément pour me libérer ensuite du temps pour pratiquer mon sport, que ce soit lors d’une pause en cours, dans les transports et même en compétition entre 2 épreuves. Je ne l’ai pas pour autant mal vécu, c’était un choix et un engagement mais c’est là que le statut SHN peut aider, pour s’alléger de quelques contraintes. C’est un soutien important !

Hormis le côté organisationnel, la gestion de la fatigue, mentale et physique, est aussi un point de vigilance. Les périodes d’examen étant souvent au moment des compétitions importantes cela arrivait d’être sans énergie en compétition et donc de ne pas performer et de ne pas prendre plaisir non plus. Bien se connaitre et savoir prendre du temps pour soi et pour se reposer prend tout son sens !

 

  • Comment es-tu arrivée à concilier les deux ?

Cela s’est fait naturellement dès le début de ma scolarité. J’avais une bonne organisation pour être à jour dans les cours. Avoir une bonne méthode de travail est tout même essentiel. A l’arrivée à la fac je me suis adaptée au début à la charge de travail en diminuant mon nombre d’entrainement, en décalant les horaires ou en les récupérant dès que j’avais le temps. Puis au fur et à mesure des années d’étude j’ai pu reprendre un rythme d’entrainement normal. Et cette année avec le soutien de la Faculté avec le SHN, je peux m’entrainer et me déplacer en compétition plus sereinement.

 

  • Que t’apporte ton expérience sportive dans ta vie professionnelle ?

Tellement de chose ! C’est à la fois de l’efficacité, de l’organisation, de la rigueur, de la persévérance, une capacité de travail importante, une bonne gestion des situations difficiles. Le sport m’apporte aussi et surtout un équilibre dans ma vie : une certaine fraicheur qui me permet d’être positive et dynamique au travail.

 

  • Un conseil pour celles et ceux qui souhaitent poursuivre leurs études sous le statut SHN ?

Ne pas réfléchir et y allez à fond ! C’est une chance d’avoir le soutien de la Faculté et pour ma part, je ne l’ai demandé qu’en dernière année et je regrette de ne pas avoir fait une demande plus tôt car l’aménagement des cours et l’aide associée fait vraiment la différence pour suivre ce double projet, et avec plus de sérénité. Je ne me sentais pas forcément légitime et en fait je me suis rendu compte qu’on avait tous un profil différent, sportivement mais aussi dans notre orientation. Alors, faites-vous confiance, tout est possible !  

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