LA THÉRIAQUE, DE L’EMPEREUR NÉRON AU PRÉSIDENT FALLIÈRES : UN REMÈDE BIMILLÉNAIRE

La Faculté de Pharmacie de Paris, la Société d’Histoire de la Pharmacie et le musée François Tillequin présentent une exposition sur le thème de la thériaque.

Entrée libre du 2 au 13 février, de 10 h à 17 h 30 dans les Salons du Doyen de la Faculté.

La Thériaque est un remède bimillénaire, symbole de la polypharmacie. Ce médicament, composé d’environ quatre-vingts substances, fut inventé, à partir du Mithridate, antidote de formule complexe, par un médecin de l’Empereur Néron, au premier siècle de notre ère et ne fut retiré de la pharmacopée qu’en 1908, époque où Armand Fallières présidait la IIIe République.

Le célèbre Galien, qui en avait vanté les qualités, la préparait lui-même pour l’Empereur Marc-Aurèle. Celui-ci en faisait un usage très fréquent, ce qui, compte-tenu de sa teneur en opium, n’est pas sans poser quelques questions sur une éventuelle addiction.

Considérée par certains comme une véritable panacée (médicament universel), la thériaque fut contestée par d’autres, comme Paracelse, à la Renaissance. Médicament emblématique, elle fut souvent imitée et les charlatans s’en emparèrent, ce qui obligea les apothicaires à réagir en réalisant des préparations publiques.

Les progrès scientifiques du XIXe siècle lui ôtèrent toutefois toute crédibilité et elle disparut à l’occasion de la publication de la Pharmacopée Française de 1908.

C’est cette longue épopée pittoresque que l’exposition va tenter d’illustrer.